Woqini, souvent traduit comme Roman Nose, et la légende qui l’entoure sont vraiment à considérer comme une version Cheyenne du héros grec classique.
Ce guerrier cheyenne (Cheyenne du nord) est né autour de 1835 et mort les armes la main le 17 septembre 1868 et à l’instar d’Achille, victime de la contrepartie de son invincibilité.
Même s’il n’a pas été un chef tribal, il a été l’une des figures principales du soulèvement cheyenne des années 1864-68, suite au massacre de Sand Creek (29 novembre 1864, meurtre de 137 villageois cheyennes par les hommes du colonel CHIVINGTON). Il a beaucoup sévi lors des raids sur la route vers Denver, pillant et brulant fermes, postes et relais de la compagnie de diligence Overland et coupant le télégraphe (géré par la même compagnie).
Il était réputé pour être protégé par une médecine très puissante qui le rendait invulnérable aux balles des blancs à la seule condition qu’il n’utilisa jamais d’ustensile de blanc.
La magie semble avoir fonctionné longtemps, George BENT décrit comment il narguait les militaires retranchés arborant une coiffe si longue qu’elle touchait presque le sol même lorsqu’il était monté.
Ainsi, lors des attaques sur la Powder River contre les soldats de Cole et Walker, George BENT raconte que Roman Nose s’est élancé au grand galop aux ras des lignes et a fait plusieurs allers-retours sous le nez des soldats pour les forcer à gaspiller leurs munitions. Lorsque son cheval fut tué sous lui, tous les guerriers chargèrent. Les Cheyennes ne réussirent pas à rompre la défense américaine, principalement à cause de leur faible armement moderne (5 ou 6 bons mousquets seulement selon un rapport du colonel Cole au Général GRANT de 1867) et de l’usage du canon.
Le 16 septembre 1867, Roman Nose s’est préparé au combat et mangea de la viande (je ne sais pas si cela faisait partie de sa « préparation » au combat ou…s’il avait faim). Au moment de partir sur le champ de bataille, il découvrit que l’une des femmes avait piqué sa viande avec une fourchette (un ustensile des blancs). Même s’il refuse de combattre le 16 et il fut obliger de se battre le lendemain, jour de sa mort, tué par balle.
Le mythe était né…